Mathieu OLIVERI est le Directeur Général de Terradona, à l’origine de la solution Cliiink®, innovation technologique appliquée dans un premier temps au domaine des déchets. Présentation de la technologie, ambitions à moyen terme et autres domaines d’application, il nous détaille la feuille de route de Terradona.
Nous nous retrouvons aujourd’hui pour discuter des perspectives à court terme d’une nouvelle solution de capteurs, mise au point par Terradona et le CEA Leti, destinée à la caractérisation des matériaux, ainsi que pour évoquer les possibilités d’exploitation de cette technologie dans d’autres domaines à moyen terme. Pour commencer, pourriez-vous nous présenter brièvement cette nouvelle solution de capteurs ?
Je suis ravi de pouvoir vous parler de notre nouvelle solution de capteurs.
Cette technologie de pointe repose sur des capteurs spécialement conçus pour la caractérisation des matériaux, tels que les déchets plastiques et aluminium, dont nous ouvrons la commercialisation de la solution Cliiink® dès ce mois de juin 2023, avant de l’étendre à l’ensemble des flux avec notamment les emballages en carton en 2024.
Cette technologie capteur, basée sur une combinaison unique de microsystèmes électromécaniques (ou MEMS en anglais) à faible coût et aptes à fonctionner dans un environnement hostile et isolé, s’allie à des algorithmes d’Intelligence Artificielle embarqués. Elle est ainsi capable de caractériser avec précision la composition des échantillons, ce qui permet une analyse rapide et fiable des matériaux.
"Grâce à cette solution, nous offrons une approche novatrice pour évaluer la qualité des matériaux recyclables et faciliter leur traitement."
Pourriez-vous nous parler des perspectives à court terme de cette solution dans le domaine de la caractérisation des déchets plastiques et aluminium ?
À court terme, et dès cette fin d’année 2023, notre solution capteur permettra une caractérisation rapide et précise des déchets plastiques et aluminium pour un déploiement non seulement auprès des collectivités sur les conteneurs en points d’apport volontaire, mais également auprès d’opérateurs privés pour adresser tout particulièrement la consommation hors-foyer.
Qu’en est-il des perspectives d’application à moyen terme pour la protection de nos ressources ?
À moyen terme, nous envisageons plusieurs possibilités d’exploitation de cette technologie. Tout d’abord, nous pouvons l’appliquer à la dépollution des eaux en caractérisant la composition des échantillons à l’aide d’un système portatif.
Cela permettra de détecter et d’analyser rapidement les contaminants présents dans l’eau, facilitant ainsi les opérations de dépollution.
De plus, dans le secteur industriel, notre solution de capteurs pourrait être utilisée pour caractériser des déchets à haute valeur. Cela permettrait d’optimiser la récupération de matériaux précieux à partir des déchets industriels, contribuant ainsi à une gestion plus efficace des ressources.
Et avez-vous pensé à d’autres domaines d’application ?
Effectivement, nous pensons également à l’application de cette technologie dans le domaine de la sécurité, notamment dans les aéroports.
En caractérisant les effets personnels des passagers ou leurs bagages de manière précise et efficace, nous pourrons améliorer les processus de contrôle de sécurité et ainsi identifier rapidement les substances dangereuses afin de garantir une meilleure sécurité pour des biens et des personnes.
Enfin, nous pensons que l’expérience acquise par nos équipes techniques et nos experts pourrait également être appliquée dans le secteur de l’automobile, notamment pour la conduite autonome. La caractérisation précise des matériaux des routes et des obstacles environnants pourrait améliorer les capacités de perception des véhicules autonomes, garantissant ainsi une conduite plus sûre et plus fiable.